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La taxe sur le méthane toujours en débat en Nouvelle-Zélande

« De 75 à 80 % des agriculteurs connaissent déjà leurs chiffres d’émissions », expliquait le ministre de l’Environnement, James Shaw, dans le journal Farmers Weekly en juin dernier.

Depuis les manifestations d’octobre 2022, les négociations entre les éleveurs et le gouvernement sur le plan de réduction des émissions du secteur agricole n’aboutissent toujours pas.

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Le gouvernement néo-zélandais vise la neutralité en carbone en 2050 et une réduction des émissions de méthane de 10 % d’ici à 2030 et de 24 à 47 % d’ici à 2050. Les objectifs sont connus, mais la stratégie fait débat. D’ici au 1er janvier 2025, les agriculteurs devront payer une taxe sur leurs émissions mais, en attendant, le gouvernement propose une méthode de calcul simplifiée à lancer dès la fin de 2023. Cette méthode consiste en des mesures d’émissions de méthane à l’échelle de chaque ferme et des compensations via la séquestration du carbone telle que la sylviculture.

Les négociations patinent

Mais après les manifestations des éleveurs en octobre dernier contre cette taxe sur le méthane, les négociations ont patiné au premier semestre de 2023. La Première ministre néo-zélandaise Jacinda Arden a laissé sa place à Chris Hipkins en janvier, tandis que le président du syndicat agricole majoritaire Federated Farmers Andrew Hoggard a quitté son poste au début de l’été pour s’engager dans le parti politique ACT. Les acteurs du secteur primaire se sont remis autour de la table à l’occasion d’un évènement agricole au début de juillet.

Améliorer les compensations

Mais deux freins restent à lever. La commission du changement climatique, dans sa dernière consultation publiée en avril dernier, préconisait « la reconnaissance d’un plus large éventail de pratiques de réduction des émissions et les technologies. Cela offrirait plus de choix quant à la manière de réagir aux signaux de prix, permettant aux agriculteurs de prendre des décisions qui correspondent au bien-être des entreprises. »

Débats sur le calcul des émissions

En plus du système de compensation, c’est le calcul des émissions de méthane en lui-même qui fait débat car différentes méthodes ont été adoptées par les agriculteurs. « De 75 à 80 % des agriculteurs connaissent déjà leurs chiffres d’émissions. Si nous pouvons faire en sorte que les systèmes existants répondent à une norme, ce serait bien », expliquait le ministre de l’Environnement, James Shaw, dans le journal Farmers Weekly en juin dernier. Ce futur système de tarification du méthane doit normalement être inclus dans le système néo-zélandais d’échange d’émissions qui regroupe d’autres secteurs économiques. Mais les différentes méthodes de calcul pour les émissions dues au dioxyde de carbone et au méthane fait hésiter le gouvernement, qui envisage de mettre le méthane de côté.

Définir les modalités du plan de réduction

« Le secteur agricole néo-zélandais est déjà très engagé sur les questions environnementales, à commencer par la qualité de l’eau. Travailler sur la prise en compte des gaz à effet de serre est la suite logique de cette démarche. Le point de débat semble être la séparation du méthane vis-à-vis des autres gaz à effet de serre », explique Christine Berger, de l’Institut de l’élevage. Si la mise en place d’un plan de réduction des émissions agricoles et la tarification du méthane semblent actées, les modalités, quant à elles, sont encore bien floues.

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